mardi 2 mars 2010

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 16/30. Premier voyage professionnel


La date est le matin du 3 Août, le lieu est la station Bradley des autocars qui relient, en aller-retour, le Centre-Ouest du pays  à son Nord-Ouest. A ce moment, on n’entend que le moteur d’un autocar qui ronronne annonçant un proche départ qui aura lieu incessamment, dans quelques minutes.

Après avoir retiré du guichet leurs billets, les deux amis prennent leurs places juste derrière le banc du chauffeur de l’autocar. Ils sont assis l’un à côté de l’autre. Auparavant, ils ont acheté, en commun, un journal et ont partagé les frais de son achat selon le principe de: "Les bons comptes font les bons amis". Ils ont décidé d’appliquer, une fois pour toute, ce principe pour tout prochain achat en commun. Pendant ce temps, les autres voyageurs regagnèrent aussi leurs places et en quelques minutes l’autocar qui a une consistance de soixante places est en complet. Un agent de la société Bradley contrôla les billets des voyageurs et veilla à ce que le numéro inscrit sur chaque billet soit identique au numéro inscrit sur le dos du banc occupé par le détenteur du billet en question.

Après ce contrôle routinier, un responsable de la société Bradley autorisa le chauffeur de l’autocar à le faire démarrer et à se diriger vers la région du Nord-Ouest. Aussitôt , on entendit le claquement des deux portes, d'avant et d'arrière, qui s’enfermèrent et l’autocar fit marche arrière et regagna le grand boulevard où est sise la station Bradley.











mercredi 24 février 2010

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 15/30. L’étrange discours paternel

Après avoir quitté les locaux de l’administration centrale, les deux copains ont décidé conjointement de rejoindre ensemble le lieu de leur boulot le jeudi en vue de prendre leur service. Ainsi ils se retournèrent à la capitale économique en empruntant le train comme moyen de transport. Mais à dix-huit heures de ce même mardi, l’adolescent arriva à l’habitation familiale. Là, il trouva son père, en train de discuter avec une voisine, les deux assis sur une marche des escaliers qui mènent à la terrasse du logement. Quant à la belle-mère, elle était dans la cuisine en train de leur préparer du thé chaud avec la menthe. On dirait que ces personnes attendent le résultat de ce voyage matinal que l’enfant vient d’effectuer.

Aussi, l’enfant saisira cette occasion et annonça aux personnes présentes qu’il est affecté à un barrage, situé sur une région du nord-ouest du pays, une région méditerranéenne et que son départ est prévu le jeudi prochain, trois août. Le père, se comportant en sage éclairé, s’adressa au nouveau fonctionnaire de l’Etat, son fils ainé, et lui dit, tout en le conseillant :

"Ecoutes, mon enfant, il n’est plus question qu’on ne communique pas et il est temps qu’on discute ouvertement et en toute franchise. Je n’aurai pas honte de te dire que j’ai visité, avant toi, cette région, connue par la pratique de la prostitution de quelques uns de ses habitants . Tu dois savoir, dès que tu arrives à cette région, tu descends de l’autocar et tu mets les pieds sur terre, soit sûr et certain que tu vas être surpris par des truands qui vont te proposer de rencontrer des prostituées. Je t’ordonne de t’absenter à participer à tout acte de ce genre, si tu désires te marier n'hesites pas à me l'avouer et  je ferai le nécessaire tout de suite."

A ces paroles, le jeune homme se rougit et baissa la tête car il n’a pas l’habitude de tenir un discours pareil avec son père. Même la voisine, intervint à son tour et affirma à l’enfant que l’intention du père est de protéger son aîné contre toute éventualité probable non désirable et non honorable.

Lors de cet étrange discours paternel, le père a promis à son fils qu’il compte l’aider matériellement en le subventionnant pécuniairement pour s’installer confortablement dans son nouveau poste et lui a demandé de préciser ses besoins et de replier minutieusement ses bagages.

Aussitôt, le futur fonctionnaire de l’Etat prit congé de son père et contacta ses amis intimes du quartier pour leur apprendre la nouvelle de l’affectation et leur dire au revoir. Tout le monde lui a souhaité bon courage et bonne continuation dans ses nouvelles fonctions en matière de génie civil.

samedi 12 décembre 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 14/30. L’affectation






Notre jeune se rappelle toujours que son premier contact avec l’Administration Publique, c’était un mardi premier août d’un été caractérisé par ses longs beaux jours malgré sa forte chaleur insupportable. Ce jour-là, il s’éveilla aux environs de l’aube et quitta le foyer paternel en direction de la gare la plus proche en vue d’emprunter le train tout en emportant avec lui la convocation qu’il vient de recevoir récemment. Le trajet qu’il va parcourir ne dépasse pas les cent kilomètres. C’est un parcours qui relie la capitale économique du pays, d’où notre petit ami est originaire, à la capitale administrative, qui loge l’ensemble des administrations centrales.

En marchant, en direction de la gare qui est sise au quartier voisin , le jeune homme était prisonnier de quelques idées relatives à sa proche affectation qui va s’annoncer dans quelques heures. Il pensait sérieusement à solliciter aux responsables de l’administration centrale de l’affecter soit à la capitale économique ou soit à la capitale administrative. La première solution va lui permettre de séjourner avec les membres de sa famille. Quant à la seconde solution, elle va lui faciliter la possibilité de faire journalièrement la navette par train et de s’installer tranquillement, par la suite, au foyer paternel.

Mais, après dix minutes de marche, il a constaté qu’il est en face de la maison paternelle d’un ami stagiaire, qui, lui aussi, est convoqué pour recevoir son affectation. Alors, il s’est libéré des idées qui l’ont accompagné durant ce petit trajet matinal et a vu la nécessité d’être accompagné par cet ami pendant cette journée. Ainsi, il a décidé de taper à sa porte.
- Toc! toc!
- Qui est là ? Répondit de l’intérieur une voix féminine
- Un proche ami de Bouchaïb, est-il là ? Répondis-je
- Oui, il dort, attends, je vais le réveiller tout de suite, rétorqua la femme

Enfin les deux stagiaires, ont pris le train avec deux heures de retard. Pendant, le trajet, qui dura une heure, Chacun d’eux discuta de ses vacances, de son futur emploi et de ses projets imaginés. En arrivant à la capitale administrative, ils ont pris un petit taxi qui les a conduit à l’adresse mentionnée sur les convocations qu’ils ont reçu et ont partagé les frais de ce déplacement motorisé. L’administration centrale ciblée avait une façade, pleine de piliers colossaux , est d’une architecture spéciale qui reflète le grand pouvoir de l’Etat et qui, en même temps, rend le visiteur peureux. Aussitôt, ils se dirigèrent vers le bureau du secrétariat de Monsieur le Directeur Central qui les a convoqué. Là, une jeune et belle secrétaire, attirante, annonça leur arrivée au patron de cette direction centrale, ce dernier lui ordonna de les faire entrer à son bureau. La surprise fût grande, lorsque les deux stagiaires regagnèrent le bureau du Directeur Central et trouvèrent huit autres stagiaires assis sur des fauteuils autour d'une table de réunion, en face de lui, en train d’écouter attentivement son discours d’orientation. Ils s'installèrent, à leur tour, chacun sur un fauteuil vacant.

Le jeune n’oubliera jamais, durant toute sa vie, que ce passage, à la maison paternelle de cet ami, lui a occasionné deux faits négatifs. Le premier, réside dans le fait qu’il a raté le train qui partit à l’heure programmée, donc il est arrivé en retard à l’administration centrale qui va se charger de son affectation. Le second, c’est au moment de la décision administrative en ce qui concerne l’affectation, il n’y avait pas de poste de travail à la capitale économique mais par contre il y en avait un à la capitale administrative. Cette situation a poussé les deux amis à le demander et se quereller devant le directeur central, mais ce dernier n’admette pas ce comportement et a décidé à ce que les deux concurrents soient affectés à un barrage en construction, situé sur une région du nord-ouest du pays, une région méditerranéenne, très lointaine par rapport à la capitale économique. Donc, si notre jeune savait faire ses calculs, il n’aurait n’a pas dû passer chez son ami et il aurait pu être affecté à la capitale administrative, ce qui répond parfaitement à son souhait matinal.

jeudi 10 septembre 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 13/30. L'attente




Le 30 juin, une fête symbolique, annonçant la clôture du stage au centre, fut célébrée à l’honneur de l’ensemble des stagiaires. Ce jour-là, l’administration du centre a été généreuse et leur a servi un repas de fête, d'apparat, au menu copieux et soigné. Malgré ce festin, tout le monde avait un état de conscience perturbé par la présence sentimentale d’un amalgame de joie et de tristesse. Une joie qui prend sa source de l’arrêt définitif des cours et des nombreuses interrogations et en particulier celles qui se présentent comme orales. Et une tristesse, issue d’un sentiment étrange et occasionnée par la concrétisation, dans quelques minutes, d’une proche séparation éternelle entre les différents stagiaires.

A vrai dire, le chagrin de la séparation l’a emporté sur la satisfaction de l’arrêt des études. C’était un moment historique, lorsqu’on constate des larmes qui coulent sur les joues de la plupart des stagiaires qui font leurs adieux. Ces jeunes ont passé ensemble neuf mois successifs et le moment des adieux était dur pour eux. Leur dernière action était traduite par la prise de photos les regroupant et d’échanger mutuellement leurs adresses personnelles.

Comme d’habitude, le centre a fermé ses portes pour une durée de trois mois, de juillet à septembre. La prochaine ouverture est fixée au mois d’octobre où une nouvelle promotion subira les mêmes conséquences que celle sortante. A ce moment de début de juillet, les jeunes stagiaires sont chez leurs parents, où à la fois passent paisiblement un mois de vacances dans une chaleur familiale et attendent impatiemment la réception de leur affectation de la part de l’Administration, objet de leur recrutement pour un emploi stable.

Pendant son séjour à la maison paternelle, notre ami a senti un grand changement en termes de rapports familiaux. Le père est devenu très gentil avec lui, ce qui a généré une amitié solide entre le père et le fils. La marâtre, à son tour, est devenue une vraie mère, elle n'est plus méchante comme avant. Mais, malgré ce nouveau climat familial, notre jeune est prisonnier d'une attente qui donne l'impression qu'elle est indéterminée.

L'attente de l’affectation a été longue, prolongée, pénible, cruelle, anxieuse et passionnée. Notre ami, n’a reçu son affectation que trois jours avant l’expiration du mois de juillet. Effectivement, il vient de recevoir une note administrative comprenant juridiquement deux articles. Le premier lui annonçant son recrutement en tant que technicien en génie civil. Quant au second l’invitant à rejoindre l’Administration à compter du premier août pour assumer sa fonction de technicien.

mercredi 4 mars 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 12/30. Souvenirs du centre




Lorsqu’on était stagiaire au centre de formation des techniciens en génie civil, on le voyait et le jugeait sous les quatre paramètres déjà cités, à savoir la nourriture, la bourse, le sport et les études. Avec le temps, des souvenirs du centre, imprimés et gardés en mémoire, qu’on pourrait aligner et ajouter à ces paramètres comme cinquième composante, viennent souvent nous rendre visite soit à travers nos rêves pendant la nuit ou soit lorsqu’on est éveillé pendant le jour et on est perdu inconsciemment dans le temps passé.

P
our notre adolescent, disons dans ce sens, il a gardé deux souvenirs majeurs du centre qui l’ont accompagné durant toute sa vie, soit en rêve ou soit en éveil. Ils détiennent une place primordiale dans sa mémoire. A vrai dire ce sont deux tableaux, l’un d’art sentimental et l’autre d’art exprimant le refus total.

L
e premier tableau est caractérisé par la transition de l’exécration impérieuse à l’amour païen. Entrons dans les faits et analysons ce tableau émanant de l’art sentimental. L’enfant est dans son septième jour au centre, tous les stagiaires attendent le grand évènement de la nature qui n’est d’autre que l’apparition du coucher du soleil annonçant l’arrivée du crépuscule, pour rejoindre le réfectoire où le repas les attend. Le gardien de la grande porte de l’entrée du centre appela notre ami pour lui chuchoter qu’un monsieur l’attend devant la grande porte. Le mineur croyait qu’il s’agirait bien du voisin de son quartier paternel qui l’accompagnait pendant son premier jour d’arrivée au centre. Mais la surprise était très étonnante lorsque ses yeux se fixaient sur son père qui avait une sacoche à la main gauche. Oui, c’étai lui en os et en chair dont les larmes coulaient à flots à travers ses deux joues en voyant devant lui son enfant en fuite. Le papa pleurait comme une femme dont l’unique enfant est mort suite à une maladie chronique sans marge de guérison.

L
’enfant embrassa les deux mains de son père plusieurs fois, ce dernier le retint contre sa poitrine, l'entoura de ses deux mains et l’embrassa fortement en lui murmurant à l’oreille : "Maintenant je suis conscient que c’est ma faute mon enfant, ce n’est pas la votre, tu n’aurais pas pu quitter le foyer si j’étais gentil avec toi". C’était un moment historique plein de chagrin profond et de tristesse touchante qui a uni deux êtres humains lors du passage de la rudesse, de la sévérité et de la crudité à l’attendrissement, l’affection et à l’amour éternel. Aussitôt, le père proposa à l’enfant de quitter le centre et de retourner au lycée pour poursuivre ses cours de mathématiques mais l’enfant mentit au père en lui disant qu’il a signé contradictoirement un contrat avec le centre qui n’acceptera jamais de le libérer de cet engagement contractuel. A cette affirmation, le père remit la sacoche au mineur avec une somme d’argent et l’invita à rendre visite au foyer paternel le week-end prochain. Ainsi, les deux membres de la famille se saluèrent et se quittèrent en pleurant. Mais ce qui est touchant affectivement, c’est que lorsque l’enfant rentra au centre et se tourna la tête, il a vu son père, debout à quelques mètres de la grande porte du centre, perplexe en train de le regarder tout en pleurant.

L
e second souvenir du centre a trait à la nature des cours programmés par le conseil de l’administration du centre. Si on se limite seulement aux cours de coefficient élevé, notamment les cours de routes, de bâtiment et de droit administratif, on constaterait qu’ils sont présentés aux stagiaires sous forme de leçons dictées et ces derniers sont tenus de les apprendre par cœur et de les réciter devant le tableau en face du professeur concerné comme si on récite à l’école primaire une récitation de Jean La Fontaine ou d’un autre poète. Mais notre ami a refusé catégoriquement cette méthode d’apprentissage du fait qu’il un penchant mathématique qui se base sur la logique et la compréhension intelligente.

A
insi, par un beau soir d’hiver et l’occasion d’un proche examen qui va avoir lieu le lendemain, les stagiaires étaient en train d’apprendre par cœur les leçons de routes, chose que notre ami n’admet pas comme principe. A un moment donné, ils se sont fatigués et ont décidé de poser leurs cahiers sur la descente de lit, de dormir tôt et de se réveiller avant l’aube pour reprendre leur travail d’apprendre par cœur leurs leçons sur lesquelles ils seront examinés. Profitant de leur plein sommeil, l’adolescent brancha un long tuyau au robinet de la douche et l’emmena jusqu’au fond du dortoir et laissa l’eau couler par terre avec l’intention de mouiller tous les cahiers de ses collègues. Puis, après ce travail, il s’installa sur son lit et fit semblant de dormir. Une demi-heure après, des cris surgissent annonçant le déluge, tous ces camarades se sont réveillés à l’exception de lui. Le moniteur arriva et dressa au directeur du centre un rapport sur cet évènement en impliquant notre ami comme le meneur de cette aventure nocturne. Notre ami fut puni en lui chargent de faire la vaisselle pendant trois jours successifs au niveau du réfectoire mais le chef cuisinier l’a discrètement dispensé sans que le directeur du centre le sache.

lundi 2 mars 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 11/30. Avertissement inattendu





Le troisième jour, c’était le jour d’ouverture des cours du centre. Tous les stagiaires s’étaient réveillés à six heures du matin et étaient invités à pratiquer du sport pendant une heure. Puis, après la douche c’était le tour du réfectoire pour prendre le petit déjeuner. A huit heures du matin, les cours commençaient pou finir à midi où automatiquement chaque stagiaire rejoignait pour une deuxième fois le réfectoire pour prendre son repas. Une fois ce menu est servi, tout le monde regagne les dortoirs pour une paisible sieste d’une demi-heure. A quatorze heures, les mêmes stagiaires sont en classe pour des cours théoriques ou à la cour du centre pour des apprentissages sous forme de pratique. A dix sept heures, on clos les cours. A dix-neuf heures c’est le dîner. De vingt heures à vingt-deux heures, c’est la préparation surveillée par le moniteur qui est là pour instaurer l’ordre au milieu des stagiaires qui sont tenus de réviser, en silence absolu, leurs cours du jour.

D
e cette manière routinière les jours des neuf mois de stage se succèdent, les uns après les autres comme un éclair du stroboscope, sans que les stagiaires s’en rendent compte. Il est à noter que la fin de chaque trimestre est sanctionnée par un examen dont le stagiaire devrait obligatoirement avoir une note largement supérieure à douze points sur vingt comme moyenne trimestrielle. A cet effet, tout stagiaire ayant obtenu une moyenne inférieure à douze est automatiquement exclu du centre sans préavis. Ce barème, n’était pas appliqué à notre ami parce que pendant le deuxième trimestre, il a eu une note supérieure et proche à douze, le conseil de l’administration du centre lui a infligé un avertissement inattendu et c’était une première au centre qui a surpris tous les acteurs du centre, administration, professeurs, moniteurs et stagiaires. Cette sanction négative est recommandée à notre ami au vu des faibles notes qu’il a obtenu en matière des cours de coefficient élevé, notamment de routes, de droit administratif, de bâtiment. Par contre, il était très brillant en matière de coefficient bas, ceux de mathématiques, de physique, d’hydraulique, de traduction, de métré, de dessin, de français, d’arabe….Tout ça, c’est parce que notre ami n’apprend pas les leçons où l’intelligence est absente et n’intervient pas.

O
n est au début du mois de juin, les neuf mois se sont presque écoulés. Ce mois a été marqué par deux évènements, l'un interne et l'autre est d'ordre international. Le premier consistait à ce que tous les stagiaires ont obtenu leurs diplômes et sont sur le point de se séparer en vue de regagner leurs postes de responsabilité sur des chantiers que soit dans des aérodromes, des barrages, des ports et des routes. Le second concernait un évènement historique qui surgit politiquement à l’échelon mondial, par cette guerre qui fut déclenchée comme une attaque préventive d'Israël contre ses voisins arabes, à la suite du blocus du détroit de Tiran aux navires israéliens par l'Egypte. Au soir de la première journée de guerre, la moitié de l'aviation arabe est détruite. Et au soir du sixième jour, les armées égyptiennes, syriennes et jordaniennes sont défaites. L'Egypte a perdu la Bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie a été amputée du plateau de Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

jeudi 26 février 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 10/30. Le deuxième jour





Notre ami a passé au centre une première nuit blanche. Il a tant pleuré, il ne savait pas que son sort serait ainsi : vivre avec des campagnards provenant de classes non mathématiques. Il était dans une situation bloquée et ennuyeuse. Ce qui l’a poussé à hésiter entre deux choix qui n’en ont pas un troisième. Soit qu’il fait marche arrière et retourne à la maison paternelle mais il a beaucoup peur de son père, ou bien soit qu’il accepte la nouvelle situation telle qu’elle est, mais il doit subir les conséquences qui vont sûrement surgir dans un proche futur. Mais enfin, vers l’aube il a rejeté le premier choix et a cédé au dernier choix, celui d’être stagiaire au centre de formation pendant neuf mois.

I
l n'a dormi que deux heures lorsque le moniteur le réveilla en applaudissant avec les deux mains et en criant à haute voix : c’est l’heure, réveillez-vous bande de chômeurs. Il était six heures du matin, dehors il faisait encore un ciel noir perturbé par quelques rayons rouges du soleil levant qui est juste vient d’apparaître du côté Est. Tous les stagiaires partageant le dortoir, ils étaient au nombre de huit, se sont réveillés et, grande serviette à l’une des deux mains et à l’autre main tous les produits nécessaires au soin quotidien de propreté, se sont dirigés vers la douche collective pour faire leur toilette et prendre un bain chaud indispensable pour ce début d’automne.

A
sept heures du matin, tout le monde est au réfectoire pour prendre leur petit déjeuner qui est composé d’un verre de café au lait chaud, du beurre, de la confiture d’abricot et du pain. Le système de restauration, c’est que les stagiaires prennent leurs places aux tables et automatiquement sont servis par des agents cuisiniers. Après ce petit festin, les stagiaires retournent à leurs chalets pour se munir de leurs livres et cahiers et se rendent aux classes pour étudier sous la présence d’ingénieurs déguisés en professeurs.

C
omme les cours n’ont pas encore commencé pendant ce deuxième jour, tous les stagiaires ont été invités à se rendre à un bureau, sorte d’infirmerie, en vue d’être consultés minutieusement par un médecin, qui devint par la suite, au bout de sept ans de cet évènement, ministre de la santé. Disons, après la fin de ces consultations médicales, il s’est avéré que la santé de tout le monde est parfaite et répond tout à fait aux conditions sanitaires exigées par l’administration du centre.

P
endant ce deuxième jour, les stagiaires se sont présentés entre eux et ont fait connaissance et se sont dispersés en groupe dans la vaste cour du centre. Ils proviennent de toutes les régions du pays. Ils étaient très contents et satisfaits. Pour eux c’est une grande chance qui leur a été souri d’avoir être réussi au concours d’entrée au centre sachant que par la suite ils vont travailler et gagner de l’argent pour aider leurs pauvres familles privées du minimum des conditions de la dignité.

C
e qui est remarquable dans ce centre à cette époque, c’est que l’ensemble des stagiaires sont de sexe masculin. Le sexe féminin est exclu de cet échantillon. La mentalité des dirigeants, décideurs en terme d’emploi, était archaïque et leurs raisonnements jugent que la femme ne pourra jamais exercer en tant que technicienne dans des chantiers du fait qu’elle est faible de nature. Aujourd’hui ce faux raisonnement est aboli car la plupart de ces raisonneurs sont morts, et la femme a dépassé de loin le stade de technicienne pour être nommée à la tête de grands ministères.

lundi 23 février 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 09/30. La nourriture, la bourse, le sport et les études


Il fut dix-neuf heures quand la sirène du centre sonna annonçant que le dîner est prêt et que les stagiaires sont invités à rejoindre le réfectoire et qu’ils vont être bientôt servis. Comme les autres stagiaires, notre ami se dirigea à l’emplacement dudit réfectoire.

L
e réfectoire, de forme rectangulaire, bâti en béton armé sur un unique rez-de-chaussée, jouxtait les chambres qui servaient de dortoir à des techniciens âgés et qui par la suite vont être affectés à la gendarmerie. Les moniteurs, qui furent au nombre de trois, détinrent à eux seuls une table d’où, en mangeant à leur tour, ils contrôlèrent les stagiaires qui étaient cinq par table.

L
es menus, qui ont été servis durant la période de stage de neuf mois, étaient variés et en général sont constitués d’hors d’œuvre, de plat du jour, de dessert et enfin de thé chaud ou de café léger. Ils étaient préparés avec soin selon les coutumes de la région. On dirait qu’on est dans un restaurant gastronomique dont la cuisine fut attachante et pleine d'idées.

E
n plus de la nourriture et de la médiocre bourse mensuelle, il y avait le sport qui s’effectuait pendant une heure d’une manière continue chaque jour. A six heures du matin les stagiaires sont tenus de courir pendant une demi-heure en petite foulée accompagnée de mouvements sportifs. Quant à l’autre demi-heure, elle était réservée à d’autres activités sportives pratiquées en faisant des exercices intensives visant à muscler le corps dans le but que ces stagiaires vont être désignés en tant que techniciens de génie civil dans de grands chantiers.

P
our parler un peu du programme des études, on pourrait dire que la formation était partagée entre deux volets. Le premier englobait tout ce qui a trait à la théorie tels que les mathématiques, la physique, le langage, la traduction, le dessin bâtiment, le croquis côté, le métré. Ce premier volet est complété par une deuxième partie qui est sous forme d’expériences de terrain en matière d’hydraulique, de routes et de génie civil. Il y a un autre point qu'il ne faut pas négliger ou omettre, c'est celui du corps enseignant. Ce corps était constitué non pas par de vrais professeurs mais par des ingénieurs de l'administration qui viennent donner des cours au centre d'une manière temporaire contre une vacation mensuelle.

C
’est ainsi que notre ami, en tant que stagiaire en génie civil, a acquis un ensemble des connaissances, techniques et méthodes de recherche, de conception, d'application ou de mise en œuvre utilisé par les techniciens des chantiers d'ouvrages d’art.

Les quatre paramètres, la nourriture, la bourse, le sport et les études vont faire l’objet de la constitution de la personnalité du jeune technicien qui se munira du sens pratique, du sens de contact et de l’endurance. En plus, le futur technicien sera le chef d’orchestre du chantier. Au début, il participe aux études techniques, analyse les plans d’architecte, évalue les besoins humains et recrute les équipes. Il choisit les outils, les matériaux, les méthodes de réalisation et sélectionne les différents sous-traitants. Il se charge également des démarches administratives nécessaires à l’ouverture du chantier.

vendredi 6 février 2009

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 08/30. Le début d’un monde étrange


Une fois descendu du train, l’enfant prit un taxi et se dirigea vers la garçonnière qu’un de ses voisins du quartier partagent avec trois autres jeunes hommes. Il n’y avait personne à la garçonnière, ses occupants sont sur les lieux de leur travail. Ils étaient tous des fonctionnaires relevant de la municipalité. Ils exerçaient le métier de surveillant de chantiers qui consiste à contrôler la conformité des constructions à usage d’habitation avec les plans établis et dressés par des architectes.

N
otre ami posa ses bagages par terre devant la porte de la garçonnière, sise au premier étage d’un ancien immeuble qui, au moment du protectorat, servait de résidence pour le commissariat de ce quartier européen où résidaient les diasporas espagnoles, portugaises et italiennes. Il a attendu jusqu’à midi dépassé d’une demie heure, et voilà son voisin qui montait l’escalier avec une autre personne, c’était l’un des occupants de ce petit appartement. Après les chaleureuses salutations avec les arrivés, le voisin invita l’enfant à pénétrer au studio.

L
a garçonnière est constituée, en plus d’un petit salon qui est en face de l’entrée principale et une chambre que les occupants utilisent comme chambre à coucher, d’une cuisine bien bricolée où récemment est implantée une étroite toilette. Les trois pièces sont alignées et cela suggère l’idée que toute cette construction n’est autre que l’architecture d’un ensemble de bureaux d’un commissariat qui a vu le jour pendant un passé lointain. Les quatre occupants du logement, avec leur entente, forment une structure familiale commune et solide malgré que leurs origines sont différentes.

A
près avoir partagé le repas avec les quatre jeunes hommes, le voisin conduit l’enfant au centre des techniciens de formation professionnelle en génie civile et le quitta en lui annonçant qu’il informa son père du lieu du centre . Vraiment, c’est un centre d’une grande superficie, collée à un fleuve et constituée d’un pavillon construit en béton armé qui servait d’habitation pour quelques stagiaires et de réfectoire pour l’ensemble des stagiaires et dix chalets en préfabriqués dispersés entre dortoirs, classes d’études et bureaux d’administration et logements pour le directeur du centre et ses collaborateurs. En plus de ces constructions, il y a un terrain de football, deux terrains de basket et d’autres emplacements conçus pour d’autres genres de sport.

A
près avoir fourni le dossier d’inscription à un agent de l’administration du centre, un moniteur, ex-stagiaire, classé parmi les trois premiers de la dernière promotion des techniciens, guida l’enfant vers l’un des quatre dortoirs réservés aux stagiaires dont le nombre ne dépassait pas cinquante adolescents. Il lui affecta un lit et toute la literie dont l’enfant en a besoin et l’informa que le dîner sera servi vers dix-neuf heures. La plupart des stagiaires furent des campagnards et provinrent de classes non mathématiques. Cette donne rendit l’enfant malheureux puisque son origine est d’une grande ville et sa formation de base est purement mathématique. Cette situation qui était pour lui catastrophique lui apparaît comme le début d’un monde étrange et fantastique qui n’exista que dans son imagination illimitée.

mercredi 17 décembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 07/30. Une fuite programmée aveuglement


On est au jour "J-1" du départ, l’action des préparatifs a pris fin. La sacoche contenait tout ce qui est utile à un voyage dont la durée est indéterminée. L’aumônière, elle aussi, contenait une petite somme insuffisante d’argent mais quand même elle pourrait couvrir les frais de voyage et quelques minimes dépenses. L’important est que le plan de la fuite est étudié minutieusement en détails par la marâtre d’une manière où l’erreur est exclue.

Le plan consistait à ce que l’enfant contacterait son père à la boutique pour en recevoir l’argent nécessaire à l’inscription au lycée pour la nouvelle année scolaire, au moins pour s’aider à couvrir les dépenses nécessaires au voyage tant attendu. Ensuite l’enfant retournerait au foyer pour plier ses modestes bagages et se dirigerait à la maison de sa grand-mère, il l’appelait ainsi malgré qu’elle est la mère de sa belle-mère, mais quand même elle était une femme adorable et aimable, en plus elle était gentille avec lui. Chez cette veille femme, l’enfant passerait la nuit et le lendemain, c'est-à-dire le jour "J", il devrait quitter la ville, par train, en direction du centre de formation qui est sis à une autre ville, située à une distance de cent kilomètres.

Effectivement l’enfant s’est dirigé à la boutique de son père. Ce dernier, fort malin, demanda à l’un de ses collègues, motorisé, d’accompagner son fils en vue de surveiller son inscription. Mais, au cours du trajet, l’enfant a réussi à convaincre son compagnon pour qu’il l’attende en dehors du lycée et lui laisserait le choix de s’inscrire tout seul, sans surveillance. L’enfant, comme les autres élèves, pénétrerait à l’intérieur du lycée et sur le champ. Sans s’inscrire, il sortirait d’une autre issue secondaire sans être perçu par l’ami de son père qui devrait assurer la surveillance de l’inscription.

Une fois, l’enfant s’est retrouvé en dehors du lycée, il s’est senti libre pour la première fois de sa vie. Ce sentiment de liberté camouflée, lui a fait oublier l'idée qu’il payera cher sa fuite programmée aveuglement en coopération avec sa belle-mère. Celle-ci, avec un esprit visant à éloigner l'enfant le plus tôt possible du foyer, a contribué avec un plan néfaste enterrant un avenir sûr et certain. A vrai dire, il ne faut pas nier qu’à cet instant précis, l’évasion fût lancée et commencerait à prendre de l’ampleur négative. Si on admet que le futur dirait la vérité et ne mentirait pas, il pourrait témoigner que cet acte irresponsable va provoquer, dans un proche futur, de nombreux dégâts psychologiques et socio-économiques chez l’enfant perdu dans une société, régie par un ensemble de règles conçues sans pitié, où la faute n’est pas admise.

Aussi, le lendemain, vers l’aube, l’enfant fût éveillé, disons par souplesse d’esprit, par sa grand-mère qui lui a préparé un petit déjeuner délicieux d’adieu. Ce qu’il n’arrive pas à oublier est que la vieille femme n’a pas cessé, durant ce matin, de lui armer en conseils qui pourraient lui servir comme guide durant sa nouvelle vie qui vient de naître. Après quoi, il l’a salua et lui a promis de lui rendre visite incessamment, une fois qu’il sera stable dans le centre de formation. Il la quitta et il prit le train en destination d’un avenir obscur, mystérieux et sûrement non assuré.

vendredi 28 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 06/30. La voie du vrai avenir ciblé



Après avoir visité la boutique de son père où, le matin, il s’est entretenu avec lui, sur la question de son départ, l’enfant regagna le foyer, tout étourdi, pour rendre compte à sa belle-mère en vue de l’orienter vers le bon chemin. Après l’avoir écoutée et être informée de tous les détails de la rencontre, cette dernière lui a suggéré de rejoindre le centre de formation en génie civil, quel que soit le prix, en lui affirmant qu’elle est la bonne solution adéquate qu’il ne faut pas perdre de vue. Elle a ajouté qu’elle prête à financer une partie de l’opération de son départ du ménage de la famille s’il décide à partir.

En essayant de le convaincre à quitter le foyer, elle lui a expliqué que malgré les promesses de son père qui n’ont ni fond solide ni plateforme de soutenance durable, sa vie ne sera pas en roses, elle va être catastrophique. En ajoutant que le comportement actuel du père n’est que provisoire et passager. Une fois l’année scolaire commencera, cet homme va montrer sa méchanceté et va l’humilier et il pourra même le chasser de la maison. De cette manière, l’enfant va se trouver privé de ressources, de domicile et peu à peu marginalisé par la faim, le chômage, la misère et finira par être un clochard. Donc il vaut mieux d’en profiter de cette occasion d’or qui s’est présentée à lui et qui ne se renouvellera jamais.

En analysant les conseils de sa marâtre, l’enfant trouva une marge réelle de vérité dans la thèse qu’elle vienne d’avancer puisqu’il y a une forte corrélation entre la réalité invivable et ce qu’il en pense de son avenir. Il veut changer le système de sa vie actuelle, il cherche la liberté, la paix et il souhaite mener une vie stable. En tout cas, ses orientations sont logiques, ce qui l’encouragea à opter pour s’évader de la maison paternelle le plus tôt possible. Mais puisqu’il ne reste pour la date de la rentrée à l’école professionnelle que cinq jours, il est temps de consulter quelques amis voisins et collègues lycéens. Il a consulté trois amis et tous lui ont demandé d’être rationnel et responsable de ses actes en lui suggérant l’idée de s’évader du foyer tout en lui assurant qu’ils comprennent bien son cas.

Ce qui est surprenant est que les avis et conseils de la marâtre et de ses amis se concordent d'une manière très étroite. Il y a une unanimité, disons, quasi-totale sur son choix dont l’objectif est de rejoindre le centre de formation au détriment de renoncer à ses études de mathématiques au lycée. Donc l’enfant est appelé à déployer tous ses efforts en vue de commencer ses préparatifs pour un malheureux long voyage regrettable au bout des années qui vont se succéder.

Au fil des jours, ces derniers, vont lui montrer concrètement le vrai sens approfondi de l’humiliation au sein d’une administration caractérisée par l’anarchie sous plusieurs angles. L’enfant a perdu un avenir sûr et confortable, il va être confronté à de nombreux problèmes auxquels il va faire face. Il n’oubliera jamais qu’il avait la possibilité de pouvoir les éviter s’il aurait pu respecter les clauses du marché conclu entre son père et lui. Mais l’inexpérience est victorieuse dans ces circonstances de la vie d’un adolescent inexpert, il manque d’habileté et de savoir-faire. A l’âge de seize ans, il n’a pas de vision claire sur la vie et aujourd’hui il regrette de n’avoir pas consulté des gens mûrs qui auraient pu, à ce moment lointain, le guider vers le bon chemin menant à un avenir aisé.

A vrai dire, la voie du vrai avenir ciblé tourne autour de cet amalgame de composantes toutes réunies : la forte santé saine, la belle personne séduisante, la spécialité pointue, la culture générale éclairée, la stabilité continue et l’argent largement suffisant, en un mot le vrai bonheur durable et continu.

lundi 24 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 05/30. Discussion père-fils



Après avoir longuement réfléchi à l'action qu'il doit mener, l'enfant se dirigea à la boutique de son père en vue de créer un climat régné par une discussion père-fils, elle prendra la forme d'un échange de points de vue franc, clair et responsable.

Pendant le trajet, il rencontra un collègue du lycée, un brillant élève. Il lui raconta toute l'histoire, ce dernier le conseilla à regagner l'école de formation professionnelle en lui attestant qu'un technicien est celui qui commande l'ingénieur, il est son chef hiérarchique. A vrai dire ce collègue, l'a trompé, il n'a aucune notion ni sur le technicien ni sur l'ingénieur. Ayant entendu cette attestation, l'enfant s'est encouragé pour rejoindre l'établissement technique et professionnel.

Une fois arrivé devant la boutique, le père a été fortement surpris de voir en face de lui son fils qui ne lui a pas adressé la parole depuis presque trois mois successifs mais il l'accueilla froidement. L’enfant s’adressa, avec tout son courage, à son père et lui dit :
- Bonjour papa !
- Je t’avais auparavant ordonné de quitter le foyer, tu ne m’intéresses plus suite à ton échec cette année à tes cours de classe, riposta le père avec un ton à la fois agressif et sévère.
- Ecoutes mon père, ton ordre est strictement respecté, je viens justement te voir pour te dire adieu, je vais vous quitter tous, dit l’enfant avec un sang froid jamais utilisé.
- Bon ! Quelle est ta destination ? Questionna le père avec un air très préoccupé.
- Bref, je vais te raconter tout. Il faut que tu saches que j’ai réussi un concours et je suis admis à poursuivre une formation professionnelle en matière de génie civil à la capitale du pays. Le régime de l’établissement où je vais poursuivre mes cours de formation est interne, je serai logé et nourri durant la phase scolaire qui est programmée pour neuf mois. Après cette durée, je serai affecté à l’une des villes du pays pour avoir un poste de travail, expliqua l’enfant d’un ton sérieux

A cette explication inattendue, le père baissa la tête et perdit la grimace et tout en souriant s’adressa à son fils :
- Très bien, du mathématicien tu as opté pour te transformer en maçon ou en manœuvre de chantiers, je ne suis pas d’accord pour ton choix.
- Mon choix est basé sur des perspectives dont l’objectif vise à t’aider matériellement compte tenu du pouvoir d’achat de la famille qui, dernièrement, s’est détérioré, riposta l’enfant.
- Ecoutes mon enfant, je ne veux pas entendre cette fosse thèse. Il faut que tu saches que tant je suis en vie, je n’ai pas besoin de ton aide. Louange à Dieu, je mène une vie stable et équilibré et matériellement j’ai de quoi supporter les charges d’un foyer, objecta le père en invitant son fils à ne plus discuter avec lui de ces choses.

Puis le débat s’est prolongé entre les deux individus. Ils ont invoqué leur malentendu, ses origines et les solutions convenables qui s’adaptent à la création d’un nouveau système de relation familiale liant le père et le fils. Cet entretien s’est clôturé par un accord commun à la suite duquel l’enfant renoncera à son départ du foyer et s’engagera sérieusement à rejoindre ses cours du lycée. De sa part, le père s’est engagé à être plus affectif avec son enfant moralement et matériellement puis il lui a promis de lui acheter des habits neufs qui correspondront à son niveau scolaire.

Ce fameux marché a été conclu en présence d’un ami du père, un commerçant, qui s’est chargé d’accompagner l’enfant en vue de contrôler son inscription au lycée pendant ce début de l’année scolaire. Après quoi, l’enfant a quitté les lieux, en direction du foyer, tout en emportant avec lui deux pantalons neufs que le père vient de lui acheter, comme signe d’affection et pour l’encourager à ne pas quitter ledit foyer.

samedi 22 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 04/30. Changement dans les habitudes et dans les rôles



Le lendemain, l’enfant s’est levé de bonne heure, vers six heures et demie du matin, il en a l’habitude. N’est-il pas lui qui prépare quotidiennement le petit déjeuner pour tous les membres de sa famille tout en partant à l’école avec un ventre vide? Depuis son bas âge, sa marâtre l’a habitué à accomplir cette tâche féminine par force malgré que la société, à laquelle il appartient, soit masculine. Elle l’a pris régulièrement pour une petite bonne de ménage et son père était au courant de tout ce qui se passe mais il n’ose rien dire. On ne sait pas, son silence est-ce par faiblesse ? Ou bien derrière ce comportement, il y a une tactique cachée et voulue dont les résultats sont bénéfiques pour l’enfant.

Après avoir fait sa toilette, l’enfant a pris son petit déjeuner en compagnie de sa belle-mère. Ils étaient seuls, tête à tête. Son père est dans sa boutique depuis l’aube, ses deux mi-frères et deux mi-sœurs font la grasse matinée. Mais, ce jour là, notre ami est devenu une personnalité très importante aux yeux de la marâtre puisque, ce matin, elle s'est chargée, toute seule, de la préparation du petit déjeuner. Oh ! Quel changement dans les habitudes et dans les rôles: l'enfant bonne est devenue un hôte bien respectée (changement d'habitude) et la feme a joué le rôle que devrait jouer normalement l'enfant (changement de rôle). D'autre part, les deux étaient très contents. L’enfant est très satisfait car, bientôt, il va avoir sa liberté tant souhaitée et va connaître un nouveau mode de vie, écarté de tout dérangement. Par contre la femme est joyeuse parce qu'elle va avoir de la paix en se débarrassant d’un être nuisible qui lui a fait beaucoup de peine et dont la mère est l’ex-femme de son présent mari. L’enfant représente pour elle un passé sombre qu’elle va oublier dès son départ à son nouveau monde.

A vrai dire, ce matin le petit déjeuner était riche et équilibré gastronomiquement, Il contenait, pour chaque personne, un bol de muesli croustillant (pépites d’avoine et de blé avec des fruits secs) avec du lait froid, une compote de poire, une pomme et un coing saupoudré de cassonade, du yaourt aux fruits et enfin du thé au jasmin sucré. On dirait que c’est un festin qui est servi lors d’une fête religieuse. Oui, c’est une fête pour la marâtre qui a commencé à employer toutes les méthodes susceptibles d’encourager l’enfant à quitter le foyer. Ce qui la blesse c’est que cet enfant est mieux scolarisé que ses propres enfants. Il poursuit ses études brillamment dans une classe de mathématiques et le sort scolaire desdits propres enfants est voué d’office à l’échec car ils étaient faibles et n’ont pas tout ensemble de solide base scolaire.

Une fois, les festivités du petit déjeuné sont closes, les instructions, sous forme de conseils, ont été données à l’enfant par sa marâtre :

- Mon cher enfant, maintenant, tu dois aller voir ton père à sa boutique, tu fais semblant qu’il n’y avait pas de problèmes entre vous, tu dois lui sourire et tu vas lui faire comprendre que bientôt tu vas rejoindre l’école de formation professionnelle en génie civil en lui expliquant que ton choix vise à l’aider matériellement lorsque tu seras en pleine activité de travail. Je connais très bien ton père, lorsqu’il sera convaincu, il ne ménagera aucun effort pour t’aider dans ta mission. Allez, sois, à la fois, courageux et prudent, car toute erreur risque de mettre ton projet en déboires et ainsi tu perdras un avenir qui, d'après ma vision, est déjà assuré.

A ces paroles et orientations inutiles, l’enfant demeure perplexe, il ne sait quoi faire. Tout ce qu’il sait, est qu’il est en présence d’une vipère venimeuse qui n’a jamais œuvré pour son intérêt ou cherché son bien. N’est-elle pas elle qui a, souvent, éteint la lumière pendant la nuit pour stopper ses révisions nocturnes en vue de saboter sa carrière scolaire. Mais, pour le moment, il comprend que son vif intérêt l’oblige à l’écouter et à faire semblant de l’aimer malgré qu’il l’a toujours détesté.

mercredi 19 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 03/30. Les livres, un capital intellectuel



Après, ce bref entretien avec sa marâtre, l’enfant la remercia de nouveau et lui rassura qu’il compte énormément sur son assistance, surtout en ce moment difficile qui demande pas mal d'argent nécessaire pour le voyage et pour l'achat de quelques habits modestes. Puis, en dépit, qu’il fut malade, quitta le foyer paternel en vue de rencontrer son unique ami, qu’il appelle l’ami de la misère puisque ce dernier mène aussi une vie maudite avec une belle-mère suite au décès de sa mère.

Les deux amis se rencontrèrent, et le premier annonça la nouvelle au second :
- Devines ce que je vais te dire ?
- Tu vas me dire quoi ? Questionna le second avec un ton curieux,
- J’ai réussi au concours d’entrée à l’Ecole Professionnelle de Génie Civil ! La rentrée sera la semaine prochaine et je t’ai contacté pour te dire au revoir, rétorqua le premier en souriant,
- Mes félicitations ! Et bonne réussite, répondit le second en l’étreignant,
- Merci mon ami, répliqua le premier,
- Bravo ! D’ailleurs c’est le seul concours à lequel tu t’es présenté au mois de juillet, confirma le second en signe de lui prouver qu’il suit méticuleusement de près les soucis de son ami,
- Ecoutes mon ami, je vais te demander une chose, elle est pour moi très importante, dit le premier,
- Oui, je t’écoute, rétorqua le second,
- Avant de partir, je vais te confier un certain nombre de mes livres, ils représentent, pour moi, un capital intellectuel très important, tu vas les garder chez toi, jusqu’à mon retour, et tu me les remettras dans leur intégralité, demanda le premier,
- Mon ami, comptes beaucoup sur moi, tes livres seront gardés, chez moi, sains et saufs, jusqu’à ton retour, assura le second,

Puis, les deux amis se sont salués en s’embrassant et se quittèrent.

L’enfant liait une amitié sincère avec ces livres. Pendant ses moments de loisir et ses heures d’oisiveté, il les lit et les relit savoureusement. C’est grâce à eux qu’il a forgé une connaissance qui tend à être approfondie dans le monde de l’intellectualisme. En général, ces livres sont destinés à une lecture séquentielle ou aussi affectés à un usage de référence. Ils étaient au nombre de quarante, ils constituèrent en plus des dictionnaires et des romans en arabe et en français, des livres des cours de mathématiques, de physique, de dessin industriel, d’anglais……

Cependant, il y a lieu d’affirmer que pendant cette époque là, la culture générale ne se limite pas seulement aux cours officiels programmés pour les classes. Ainsi, la lecture chez les jeunes lycéens, était axée sur la littérature arabe égyptienne et en particulier sur celle des écrivains de la période après-renaissance arabe tels que Ahmed Chawqi, Hafid Ibrahim, Taha Houssein, Mahmoud Abbès Al Aqad, Mustapha Lotfi Al Manfalouti, Salama Moussa, Naguib Mahfouz, Youssef Sbaî, Ihssane AbdelQadousse et autres.

Par contre, la lecture française s’est articulée sur la littérature française du XIXe siècle, à savoir le romantisme, le réalisme, le naturalisme ou le symbolisme, particulièrement dans le domaine de la poésie (avec Alphonse de Lamartine, Alfred Comte de Vigny, Alfred de Musset, Victor Hugo, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Etienne dit Stéphane Mallarmé...), comme dans le domaine du roman, (avec Henri Beyle dit Stendhal, Honoré de Balzac, Alexandre Dumas, Victor Hugo, Gustave Flaubert, Emile Zola, Guy de Mauppassant, Jules Verne...) et dans une moindre mesure au théâtre avec le drame romantique et ses épigones (avec Alfred de Musset, Victor Hugo, Edmond Rostand...).

jeudi 13 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 02/30. Le grand dérapage





L’enfant a remonté les escaliers avec l’enveloppe à la main en se dirigeant à la chambre partagée avec ses demi-frères. A son retour, il a rencontré sa marâtre qui ne lui a pas adressé la parole plus de deux mois. Fixant le regard vers lui, la femme l’arrêta et lui dit:

- Tu viens de recevoir une lettre, de quoi s’agit-t-il?
- C’est une lettre émanant d’un centre de formation professionnelle, sis à une autre ville, qui va se charger de m’assurer du boulot en tant que technicien en génie civil, donc dans une semaine je vais vous quitter définitivement et pour toujours, répondit-il.

A ses paroles, l’enfant fut fortement surpris de voir sa marâtre se sauter sur lui, l’embrasser et le mettre entre ses bras, contre sa poitrine en lui disant:

- Ne dis pas ça, tu nous ne quitteras pas, seulement je pourrai te dire que Dieu est grand, Il t’a ouvert la porte de la pitié et t’a évité les malentendus avec ton père. Moi, je ne te mens pas si je te dirai que je t’ai toujours considéré comme l’un de mes fils et tu le seras à l’éternité.

Par souplesse, l’enfant remercia la femme et l’a rassura que, pour lui, elle représente sa vraie mère. Sa mère, qui est encore en vie, l’a complètement oublié du fait du divorce conclue entre elle et son père lorsqu’il avait l’âge de deux ans.

La marâtre était d’une malice assez profonde. Souvent, les amis de son père, n’ont pas cessé de lui chuchoter dans l’oreille que c’est elle qui a joué un grand rôle, à la suite de la mort de son premier mari, dans la concrétisation du divorce de sa mère et de son remariage avec son père. En tout cas, malgré sa méchanceté occasionnelle et non durable, elle a participé directement à son éducation et était pour lui plus affective que sa propre mère.

En ce moment historique et déterminant de l’avenir de l’enfant, la marâtre a commencé par l’orienter par une série de conseils visant à le faire évader du foyer paternel. Le pauvre, compte tenu de son inexpérience, ne savait pas qu’il va renoncer à poursuivre ses cours de classe de sciences mathématiques. C’est le suicide d’un avenir sûr qu’il est en train de commettre sans se rendre compte. C’est le grand dérapage de sa vie entière.

Elle l’a conseillé de ne rien dire à son père au sujet de la question de son admission à l’école de formation professionnelle car ce dernier ne le laissera jamais partir, vu qu’il est encore mineur. Puis, elle a ajouté :- Tu dois te munir de toute ton intelligence, accompagnée de ta patience, en vue de t’approcher de ton père pour qu’il mette à ta disposition l’argent nécessaire aux frais de ton habillement et de ton voyage à la ville où tu poursuivras ton stage de technicien. Et compte beaucoup sur moi, je vais t’aider matériellement et moralement pour te faciliter la tâche de te sauver de la maison.

mercredi 12 novembre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles: 01/30. De la maladie à la guérison



On est à la fin du mois de septembre, c’était le début de l’automne. Notre ami, d’une taille d’un mètre soixante douze, pesait à peine cinquante six kilogrammes, était un chétif adolescent. Il est moins robuste que ses amis, voisins du quartier où il réside ou ses collègues du lycée où il poursuit ses cours de classe de sciences mathématiques. Malgré qu’il ait un âge ne dépassant pas les seize ans, ses problèmes, au fil des jours, s’accentuent exponentiellement avec sa famille et en particulier ses rapports avec son père, qui était auparavant son unique soutien, se détériorent d'une manière catastrophique.

Ce matin, il est cloué au lit suite à des maux de têtes avec un léger tremblement de tout le corps, accompagné d'une sensation de froid et de malaise physique. Sa gorge est irritée, il est victime d’une angine puisqu’il en sentait une inflammation aiguë, d’une déglutition douloureuse et difficile, il n’arrive même pas à avaler l’eau. Le grand malheur, c’est qu’il n’a pas d’argent de poche pour faire face à cette subite maladie soit en consultant un médecin ou soit en s’adressant à une pharmacie pour se procurer les médicaments de première nécessité.

Disons, que dans cet état critique de santé, l’enfant s’allongeait sur son lit à la recherche d’une guérison probable ou introuvable. Mais quelques coups de poing, frappés à la porte principale de la maison paternelle, annoncèrent l’arrivée du facteur qui criait, à haute voix, "c’est le facteur ! ". L’enfant, qui était au premier étage, a descendu les escaliers lentement pour voir sur la terrasse du rez-de-chaussée une enveloppe jetée par le facteur qui vient de quitter les lieux.

Cette lettre, lui a été adressée par une école qui l’invitait à la rejoindre d’urgence pour poursuivre une formation professionnelle de neuf mois consécutifs en vue de subir un stage réservé à de futurs techniciens en matière de génie civil. Ah oui, il se rappelle, qu’en juillet dernier, il a passé un examen d’entrée à cette école où plusieurs épreuves ont été destinées à évaluer les connaissances et les aptitudes des candidats qui se sont présentés à ce concours.

Ladite lettre lui a fait oublié sa maladie et la fait guérir sans avoir recours à un médicament bien déterminé par un médecin confirmé. C’était pour lui l’équivalent d’un médicament psychologique pour le traitement de l’angine. Pour lui, cette lettre est le commencement d’une nouvelle ère de vie pleine de roses et d’horizons positifs. C’est fini la vie perturbée par les engueulements successifs d’un père sans pitié, par l’emmerdement, sans motif, d’une marâtre favorisant ses propres enfants à lui et par la présence inutile des demi-frères et demi-soeurs nuisibles. En un mot, c’est à la fois, la fin de la soumission paternelle et aussi l’entrée à la vie active par sa grande porte, c’est la guérison dans tous ses sens.

mardi 28 octobre 2008

- La bataille des grimpeurs d’échelles. Introduction




"La bataille des grimpeurs d’échelles" est l’histoire de plus de quarante deux ans de service à l’administration publique dans son aspect technique. C’est un récit visant à raconter conjointement des événements réels et imaginaires. C’est l’histoire d’un enfant qui bientôt sera dans la tranche du troisième âge. Cet enfant a été expulsé de sa famille à l’âge de seize ans et mis par force en dehors du ménage paternel. Vous allez me dire pourquoi ? Je vais vous répondre simplement, il a été délogé à un bas âge parce qu’il n’a pas de mère à côté de lui qui peut le protéger, sa mère est divorcée à sa naissance et l’a complètement oublié, malgré que c’est son unique enfant. Heureusement, suite à son succès à un concours de formation professionnelle, il a trouvé refuge dans un internat d’une école située hors de sa ville natale.

En rejoignant cette école, ses malheurs s’accumulent plus de quarante deux ans, ils se poursuivent sans arrêt. Ils accompagnent les malheurs d’une pauvre administration publique, qui à son tour, bourrée de problèmes, s’est rétrogradée durant cette longue période. Au début, elle a été dirigée par des érudits, aujourd’hui, elle est gérée par des parachutés politiquement, dont la formation est loin d’être crédible et qui ne cessent de participer à sa décadence. C’est une administration qui souffre d’une maladie chronique qui n’a pas d’horizon de guérison, même à long terme. C’est une administration qui ne travaille qu’avec des modèles importés qui sont distants du particularisme du pays et qui en sont incohérents avec ses traditions et son histoire. Ces nouveaux dirigeants, issus des divers partis politiques, créent un climat de concurrence de la ruée vers l’anarchie qui génère et facilite la mise en scène de la bataille des grimpeurs d’échelles.

Il n’y a qu’une et une seule méthode pour être un bon guerrier ou plutôt un mercenaire confirmé dans la bataille des grimpeurs d’échelles. Cette méthode consiste à être un bon technicien, un acrobate dans le cirque des rapports du clientélisme. Cette arme ne pourrait être maîtrisée que par le biais des alliances familiales, des appartenances syndicales ou politiques. C’est ainsi que notre avenir est assuré avec une stabilité administrative durable tout en garantissant notre dynamique sur le plan des avantages qui seront acquises sans problèmes ou obstacles.

C’est dans ce sens général, qu’on va poursuivre l’histoire d’une administration publique qui se croit moderne et innovatrice, mais elle n’est moderne que dans l’architecture de ses bâtiments et non dans ses missions, et elle n'est innovatrice que dans l'ameublement des bureaux de ses hautes instances et non pas dans la motivation de ses ressources humaines et en particulier les agents subalternes, ceux qui constituent sa base. Cette incapacité de réaliser un minimum de rationalisation va affaiblir l’Etat dans toutes ses composantes. La bataille des grimpeurs d’échelles va participer directement à rendre fort les faibles et à affaiblir les forts ou plutôt à contrarier la règle : "la personne convenable à la place convenable".

mercredi 22 octobre 2008

- La pause et l’horaire continu




Sans notre consentement, dernièrement, il n’y a pas longtemps, notre administration publique, en suivant le modèle européen dans ses aspects négatifs, a opté, par mesure d’innovation, pour instaurer un système d’horaire continu, de huit heures par jour ouvrable de travail.

Dans ce sens, un chef hiérarchique, bien placé en haut de l’échelle administrative et qui se prend pour un intello sûrement éclairé, n’a pas cessé de répéter dans toutes les circonstances et occasions que l’horaire continu est une conception moderne et rationnelle de la gestion du temps, un moyen et un accompagnement du programme de réforme de l’administration et enfin un choix logique pour renforcer la politique d’ouverture et de modernisation du pays.

Bref, pour être rationnel et juste dans nos jugements, ce choix a ses avantages comme il a ses inconvénients que ce soit pour ladite administration ou que ce soit aussi pour ses fonctionnaires. Pour moi, possédant une ancienneté bien expérimentée, comme disent souvent, avec complaisance, mes collègues de travail pour me faire plaisir, je remarque à travers cette nouvelle donne que la journée est devenue longue, même très longue et sa durée, en plus qu’elle est fatigante, elle est aussi insupportable, mais ce qui est supportable et acceptable c’est la pause. Alors qu’est-ce que c’est la pause ?

Si les dictionnaires la définissent comme une période d'interruption de l'activité en cours ou temps d’arrêt d’attente ou de calme provisoire, la pause est, par excellence, pour l’ensemble de la population active, l’occasion de se détacher de sa lourde tâche quotidienne. En plus, c’est le moment idéal de prendre tranquillement, en absence de sa famille, son modeste déjeuner en compagnie de ses collègues, concurrents et adversaires.

Malgré que la fameuse note administrative, visant à la rendre courte en la limitant en une demie heure, la pause est devenue intéressante, la plupart des fonctionnaires ont réussi progressivement à allonger sa durée jusqu’à deux heures consécutives, ce qui est devenu par la suite un droit acquis dont aucun chef hiérarchique n’en oserait dresser la situation ou en faire la remarque à ses subordonnés. Donc, la longévité de la pause est devenue un dérapage incontrôlé et excessif. La durée de deux heures imposée, en particulier, par les ténors de l’absentéisme, n’est pas tolérée par les hautes instances qui voient que ce comportement va à l’encontre des décisions prises auparavant par leurs soins.

Comme tout le monde, la durée de cette longue pause m’est devenue, au fil des jours, une règle que je doive respecter et lutter pour en conserver le fruit de ses avantages.

Pour vous mettre dans le bain, je vais vous présenter l’un des aspects de cette pause, créée par l’application de la philosophie de l’horaire continu.

J’étais en pleine concentration sur un sujet important et urgent de travail lorsque midi sonna, franchement je n’ai pas fait attention à cette heure si ce n’est pas l’arrivée à mon bureau de deux de mes collègues qui m’avisent que c’est le moment de la pause et il est temps de quitter les lieux pour manger un plat délicieux et se détendre avec un café noir bien chaud pendant deux heurs successives.

Faute de l'absence d'un réfectoire relevant de l'administration, nous quittâmes, les trois, le siège de notre service en direction d’une petite boutique à l’ancienne Médina dont la spécialité est la grillade des sardines. Elle est distante de trois kms du lieu de notre travail. C'est un petit restaurant traditionnel dirigé par un nommé Mohammad Echchalh, d’originaire de la région de Souss du Sud Marocain.

A vrai dire, notre traiteur en matière de sardines, malgré qu’il soit dingo, sa gastronomie maritime est caractérisée par la propreté de la marchandise, la fraîcheur du produit offert et surtout par le bon prix qui est la portée même des gens souffrant de la détérioration du pouvoir d’achat.

Pendant notre trajet, il est inévitable de ne pas remarquer la marche de la grande foule des piétons vers les restaurants, les cafétérias, les épiceries, les snack-bars. Tous ces lieux sont quasi-pleins. Quant aux gens motorisés, ils constituent à eux seuls un embouteillage difficile à évacuer.

Après, vingt minutes de marche rapide, nous voilà chez notre ami le grand spécialiste de la sardine, devant son étroite boutique qui est située au coin d’une impasse ruelle.

L’un de ses apprentis nettoie les sardines avec de l’eau coulante d’un robinet et coupent leurs têtes avec un vieux couteau de poche anglais marqué « RAF ». Par contre un autre apprenti, à son tour, de la même manière lave les tomates et les coupe en morceaux. Le reste de la préparation de la recette est assuré par notre ami le dingo.

Lorsque notre tour fût arrivé, en souriant, Mohammad Echchalh nous a servi, en plus du pain, un bon plat de sardines grillées bien chaudes, parsemées de basilic et arrosées d’huile d’olives pimentée. Nous avons mangé excessivement avec gourmandise vu que l’offre gastronomique est délicieuse,

Il était quatorze heures, lorsque nous avons regagné nos bureaux pour assurer le bon fonctionnement de nos tâches routinières. Ce qui est remarquable c’est que notre chef hiérarchique n’est pas encore rentré. Je crois que sa pause dépassera la durée de deux heures.

lundi 4 février 2008

- Une famille de mon village: Conclusion




Après l'écriture et la lecture de cette histoire sociale, "une famille de mon village" que je vienne d'exposer en une introduction, trente épisodes et la présente conclusion, je tiens toujours à dire qu'elle est de la pure imagination. Toute ressemblance avec des faits réels ou des personnes aussi réelles n'est que de la fiction, de l'invention irréelle et de la coïncidence fortuite des circonstances.

Le principal, est-il légitime de poser la question suivante:

- Sommes-nous parvenus à notre objectif, qui a tenu au début, à illustrer un modèle de changement social à travers la vie quotidienne d'une famille traditionnelle dont sa dernière génération a pu atteindre la modernité avec ses innovations positives?

Essayons au moins de voir, à travers les trente épisodes exposés, la présence des facteurs et conditions du changement social, déjà cités à l'introduction.

Disons, que la population du village a connu une expansion démographique due à l'immigration interne de campagnards qui fuient la pauvreté ou de grands commerçants éveillés par la recherche du capital. En plus, le développement du secteur médical au sein du village par ces médecins et ses cliniques a favorisé cette explosion démographique en diminuant la mortalité et en augmentant le facteur de la fécondité.

En plus, le site du village a été très favorable à l'apparition d'une forte infrastructure économique, touristique et industrielle.

D'ailleurs, en ce qui concerne le secteur touristique, plusieurs projets ont vu le jour. On a construit et inauguré des complexes touristiques, de grands hôtels, des motels, des restaurants et autres constructions à des fins touristiques. La tâche de chaque entité a été concrétisée par l'offre aux touristes, internes ou étrangers, des services de haute qualité.

Sur le plan industriel, il y a l'implantation au village d'une industrie de transformation dont l'usine de textile de Hadj Abdallah n'est qu'un exemple. Ces moyens de production ont attiré une main-d'oeuvre importante spécialisée qui a été aussi soumise indirectement à ce changement social.

Avec cet amalgame socio-économique, les valeurs culturelles de la population villageoise ont changé aussi. Les gens commencent a délaissé certains rites, hérités des ancêtres, pendant les fêtes. De même, le modèle de valeurs culturelles importées de l'Occident a été attrayant et a eu son effet sur les villageois.

D'autre part, n'oublions pas que le politique a joué son rôle aussi et a réussi à propager au public villageois ses idéologies. C'est ainsi que des associations de personnes se sont constituées en vue de création d'actions politiques, ce qui a généré l'instauration de sections relevant de grands partis politique

Comme, le village a connu des conflits et aussi des contradictions engendrés par l'apparition de dérapages sous forme de déviations écartant de ce qui est normal et habituel vers ce qui est exclu par la société, de dualités entre le traditionnel et le moderne, de crimes dont le modèle est nouveau et de spéculation sur tout ce qui est commercial.

Enfin, pourrions-nous conclure en affirmant que le changement social a transformé la famille traditionnelle et étendue du village imaginé en une drôle de famille nucléaire qui n'a aucun lien avec la modernité. Car ce concept de modernité, qui est est à la fois philosophique et sociologique, est avant tout le projet d’imposer la raison comme norme transcendantale à la société.

- Une famille de mon village: 30/30. Mariage de Youssef et Loubna

En apprenant l'assassinat de Hadj Abdallah, toute la population villageoise est triste. Les gens du village, famille, amis, autorités locales et autres, disent que le défunt était un grand bienfaiteur, il était très généreux. Tout le monde l'aimait. C'est une grande perte qui ne sera jamais récompensée, non pas seulement pour les villageois mais aussi pour l'avenir du village où l'activité touristique s'est réduite avec le terrorisme.

Toute la famille Hadj Abdallah est en deuil. Elle vient d'être bouleversée par la perte d'un être cher. Elle passe successivement par trois phases : choc, dépression et adaptation. Elle n'a pas cru la nouvelle de l'assassinat.

A l'annonce de ce décès, Lalla Fatima a été l'objet de paroles étouffées et de surgissement de cris de douleur et n'a cessé de pleurer en compagnie d'autres femmes. Puis, elle a traversé une phase de déni de la nouvelle, un refus absolu d'y croire. Des troubles affectifs se manifestent également chez elle, avec une perte de l'attention et de la concentration. En tant que croyante, elle n'a pas cessé de prier pour celui qu'elle a tant aimé.

Par contre, les autres membres de la famille étaient occupés par la préparation avec soin de la cérémonie religieuse permettant d'entamer le travail de deuil. Ils ont installé de grandes tentes dans le jardin de la villa pour y accueillir les gens qui présentent les condoléances. Ils ont chargé un traiteur pour faire nourrir ceux qui témoignent de regrets et de sympathie devant cette grande douleur. De même la famille a décidé de fermer pendant trois jours l'usine de textile et les boutiques de tissus.

Deux jours après l'assassinat du défunt, les autorités locales ont délivré à la famille Hadj Abdallah le cadavre renfermé dans une grande caisse en bois. Le docteur du village a averti la famille que la toilette du défunt s'est déjà faite avec grande pudeur.

Avant le coucher du soleil, la famille a procédé à son inhumation au cimetière des martyrs du village. Le cortège comprenait une centaine de personnes. En plus des membres de la famille, ont participé à cette cérémonie ses amis, les autorités locales, des membres de son parti politique, des parlementaires et d'autres personnes inconnues.

L'enterrement a été présidé par le responsable de la mosquée centrale du village, appelé par les croyants musulmans l'imam et les proches de la famille. Tout le monde récite le Coran. Enfin le cadavre est enterré de telle manière que son regard porte vers La Mecque.

Trois jours après l'enterrement, tout le monde s'en va, il ne reste dans la villa que Lalla Fatima, Loubna, Youssef et Aïcha, l'amie de la vie. Les quatre ont décidé de vivre ensemble leur reste de vie, ils ont juré de ne jamais se séparer. Loubna et Youssef commencèrent à appeler les deux mémères "maman", on dirait qu'ils sont des jumeaux, nés d'un même accouchement, mais ils sont autorisés à s'aimer.

Cent jours se sont écoulés depuis la mort de Hadj Abdallah. Ses membres héritiers de sa famille ont partagé à l'amiable et selon la loi musulmane l'ensemble de l'héritage. En s'associant, Loubna et sa mère Lalla Fatima ont eu la part du lion, ils ont hérité l'usine.

Pendant l'été de cette année, un mariage symbolique a uni les deux amoureux Youssef et Loubna. La famille n'a pas voulu célébrer un grand mariage par tristesse à cause de ce qui s'est passé au printemps. Elle n'a invité, à cette cérémonie, que les proches parents.

- Une famille de mon village: 29/30. Hadj Abdallah assassiné


Immédiatement après quelques minutes de cet attentat-suicide, une commission d’enquête, conduite par un représentant du ministère de l'intérieur, a été mise sur pied pour devoir enquêter sur l’attentat et recueillir les détails de ce fait terroriste.

D'abord, elle est allée visiter le théâtre des opérations, où les membres de la commission ont décelé des indicateurs pertinents pouvant clarifier les résultats de l'enquête et permettant d'obtenir une vue d'ensemble de la situation.

Ensuite, elle a procédé à une cinquantaine d’entrevues avec des personnes soient blessées, suspectes ou étaient sur les lieux du drame au moment du déclenchement de l'opération meurtrière.

Il est à noter que lors de ce jour, le porte-parole du ministère de l'intérieur a déclaré que la police du pays a arrêté un jeune homme barbu soupçonné d'avoir fait partie de ce complot qui visait à tuer le maximum de citoyens innocents. Ce kamikaze, âgé de 22 ans, a expliqué qu'il est membre d'un groupe de cinq porteurs de bombes chargés de tuer les passants dans les rues.

D'autre part, en rentrant tard chez lui, ce même jour, Hadj Abdallah, tout peureux, s'adressa à Lalla Fatima, après l'avoir salué, et lui dit:

- Dis-moi, as-tu vu les informations d'aujourd'hui à la télévision?
- Non, j'étais un peu occupée cette journée à la cuisine. Mais pourquoi cette question? Répondit-elle
- Oh, c'est affreux et douloureux, ce qui s'est passé à la capitale économique du pays, répliqua-t-il
- Je n'ai rien compris, dis-moi ce qui s'est passé, demanda-t-elle
- Un attentat-suicide a eu lieu au centre de la capitale économique et a laissé derrière lui des morts et des blessés, répondit-il
- Oh, les criminels n'ont pas de pitié envers les innocents, rétorqua-t-elle
- Oui, tu as raison. Bon, prépare-nous un verre de thé, c'est le moment idéal de le boire, ordonna-t-il

Après avoir bu du thé chaud à la menthe fraîche, Hadj Abdallah demanda à Lalla Fatima de lui préparer sa valise en lui annonçant qu'il voyagerait, de bonne heure le lendemain, à la capitale économique. Puis il alla se coucher tôt.

A vrai dire, ce déplacement effectué par Hadj Abdallah n'était point un voyage d'affaires. Il s'agit exactement d'une invitation de la part du vieil Hindou à La Nonna, un restaurant italien très connu par sa spécialité en pizza dont l'art tient dans l'audace de modifier la pâte, de varier les sauces tomate et d'imaginer une garniture originale.

Juste en arrivant devant ce fameux restaurant, un tueur à gages, tenant un pistolet à la main gauche, l'orienta vers Hadj Abdallah et tira avec violence formelle plusieurs balles sur sa tête en lui disant voilà le cadeau que tu mérites. Puis il monta dans une voiture conduite par une autre personne et les deux s'enfuirent vers une direction inconnue. Quant à Hadj Abdallah, il tomba par terre et succomba de mort très rapide.

La mort subite de Hadj Abdallah resta une énigme éternelle et incompréhensible, elle présenta une grande difficulté pour sa non résolution. Plusieurs versions diversifiées sont référencées comme hypothèses:

- Il a été liquidé par la maffia pour qu'il n'y aurait plus de traces sur les manoeuvres de cette organisation clandestine dans le pays.
- La DST a su ses liens avec l'attentat-suicide et l'a tué pour qu'il n'y aurait pas de répercussions négatives sur le pays selon le plan politique surtout c'était un ex-parlementaire .
- Il a été assassiné par des adversaires concurrentiels parce qu'il monopolise le marché du textile
- Peut-être qu'i il a été abattu par l'un des kamikazes
- Peut-être, aussi qu'il a été massacré par un membre de sa proche famille pour une question de vengeance.


Tout ce qu'on pourrait dire pour le moment est que Hadj Abdallah a quitté ce monde sans qu'il sache que Youssef n'est pas son fils biologique et que Loubna est sa vraie fille. Cette vérité est connue par tous ses proches, Lalla Fatima, Loubna, Youssef, Aïcha et ses autres six filles. Il est le seul qui ignore cette réalité frappante. Personne n'a eu l'audace d'oser l'affronter et de lui révéler ce grand secret avec toute bravoure.

- Une famille de mon village: 28/30. Attentat-suicide à la capitale économique


Comme il a été convenu, nos amis, les dix jeunes, sont arrivés en Hollande par avion. A leur arrivée, Ils ont été accueillis à l'aéroport international d'Amsterdam par un représentant de l'Institution van der Velde. Ce dernier les a amené à l'internat de cette école de tissage.

A cette école, ils ont rencontré un vieux barbu qui les a incité à faire leur devoir de prière. Après la prière, le vieux barbu leur a proféré un discours religieux se rapportant sur des idées de la patience en Islam.

C'est ainsi, que chaque soir, après la dernière prière de la journée en cours, les jeunes reçoivent quotidiennement des cours sur les méthodes efficaces de s'approcher de Dieu, de l'histoire des martyrs dans l'Islam, sur la temporalité limitée de la vie terrestre, sur les grands ennemis de l'Islam, comment les combattre et d'autres idées visant à les mettre dans le bain du terrorisme sans que les jeunes s'en rendent compte.

Une année après, les dix jeunes sont convaincus par les discours du vieux barbu. Eux aussi sont devenus des barbus. Ils sont prêts à mourir pour la cause islamique et pour l'Islam. La direction de la maffia a retenu à Amsterdam les cinq brillants, de cette promotion, en théorie pour professer la théorie criminelle à de nouveaux futurs kamikazes. Quant aux autres cinq jeunes, ils étaient envoyés comme de la marchandise à des camps d'entraînement à Afghanistan pour se transformer en bombes humaines. Une fois bien entraînés, les kamikazes retournent à leur pays d'origine pour mourir et tuer des innocents en faveur de la maffia.

D'autre part, par un beau jour du printemps, la télévision de la première chaîne nationale du pays vient d'annoncer:

"Quatre personnes ont été tuées et plus de vingt autres blessées dont sept sont dans une situation grave suite à un attentat-suicide à la capitale économique. Il s'agit d'un attentat-suicide meurtrier commis par un kamikaze au centre de la ville. Pour le moment, cet acte criminel est attribué par les autorités locales à la branche maghrébine d'Al-Qaïda".

Cet attentat-suicide a suscité l'ire de la population envers le gouvernement. On commença à sentir que l'Etat est faible, il est incapable de garantir la sécurité au peuple. Les gens simples disent que la politique gouvernementale laisse à désirer. Le pays n'a pas l'homme convenable à la place convenable. C'est l'anarchie totale qui règne. Les parlementaires ne sont pas élus à partir des urnes selon un vote démocratique et responsable. Les membres du gouvernement sont désignés sur mesure. Les responsables sont nommés à partir de manipulation se basant sur des rapports du clientélisme.

Tout ce panorama de politique générale aboutit à la décadence en creusant un profond fossé entre les pauvres et riches. Les pauvres s'appauvrissent de plus en plus, leur pouvoir d'achat deviendra négatif, leurs enfants, même diplômés de diplômes pointus, ne trouvent plus de travail, leur sort est le chômage permanent. Par contre les riches suivent un chemin de la ruée vers la richesse prohibitive, leurs enfants détiennent d'une main ferme toutes les responsabilités du pays, on les croise soit au secteur privé soit au secteur public.

Hadj Abdallah fait partie de la catégorie riche. En dépit de sa médiocre formation, il reste un élément qui fait tout et qui est partout. Ses proches n'ont pas le moindre souci d'argent, ils sont tous riches, ils mènent une vie très paisible. Et pourtant, ce parlementaire contribue à l'alimentation du pays en terrorisme. N'est-ce pas légitime d'avouer que c'est lui qui a recruté ces kamikazes qui ont reçu une formation terroriste en Afghanistan et qui ont semé la panique au sein des pauvres en s'explosant au milieu de la foule.